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Les principales ouvertures sur e4 (29/10/2022)

Sommaire

1.e4 (pion roi)1.e4 e5 (pions roi)

1.e4 e6 (française)

1.e4 c5 (sicilienne)

1.e4 c6 (Caro-Kann)

Autres (Alekhine, scandinave)

Introduction

Qu’est-ce qu’une ouverture aux échecs ?

On considère les premiers coups joués (généralement les 8 premiers) comme étant l’ouverture d’une partie d’échecs.

Quel est l’intérêt de jouer une bonne ouverture aux échecs ?

Une bonne ouverture permet de développer correctement ses propres pièces (pions, pièces moyennes [fous, cavaliers], éventuellement dames et tours, assurer ou jouer un roque) et d’assurer une stabilité à son jeu pour un milieu de partie intéressant.

Pour étudier les ouvertures nous devrons nécessairement nous pencher sur certaines notions thématiques (contrôle du centre ou de cases particulières, activation des pièces, défense du roi, qualité positionnelle des fous ou des cavaliers, structure de pions [liaison des pions ; pions isolés ; pions passés ; ouvertures de colonnes]).

Les apprendre par cœur se révélant assez laborieux au vu de la multiplicité de celles-ci, il apparaît judicieux, en premier chef, de chercher à en comprendre les enjeux, à partir de lignes globales. En outre, il est intéressant d’être en mesure de justifier les coups que l’on joue afin de bien les comprendre, que ce soit pour l’ouverture comme pour n’importe quelle phase de jeu de la partie. C’est ce que nous allons tenter de faire avec ce cours.

Sur la multiplicité des ouvertures

Au vu de la multiplicité des ouvertures et des lignes possibles il m’apparaît évident qu’une liste exhaustive serait impossible, nous nous appliquerons donc à en voir les principales.

Site illustrant ce propos de façon assez nette :

http://www.chesstree.net/


1.e4, Pion Roi

Ouverture par le pion Roi se justifie par le contrôle des cases d5 et f5 par le pion e (contrôle du centre). Elle offre au fou f1 (fou de cases blanches) et à la dame une possibilité de sortie.

1.e4 e5 (pions rois)

Ouverture Italienne : 1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.Fc4

Le cavalier f3 ayant attaqué le pion e5, c’est le cavalier en c6 qui vient défendre ce dernier. La sortie de fou vient à la fois offrir un soutien supplémentaire au pion e4 sur la case d5. En outre elle menace le pion de la case f7, défenseur du Roi, avant ou après le petit roque.

Ouverture Espagnole (ou Ruy Lopez) : 1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.Fb5

Cette sortie de fou qui attaque le seul défenseur du pion e5 présente l’avantage d’avoir développé cette pièce et d’autoriser rapidement les blancs à roquer. En revanche il semble qu’il soit amené à devoir rejouer rapidement après 3….a6. Il est alors possible de le conserver en jouant 4.Fa4. Attention pour les noirs à ne pas laisser le cavalier se faire clouer sur le roi.

Ouverture écossaise : 1.e4 e5 2.Cf3 Cc6 3.d4

Les blancs attaquent le centre noir, les forçant à échanger (3….exd5), tout autre coup affaiblissant leur propre structure. La blancs, ayant l’initiative, ont alors le choix : la prise 4. Cxd4 ne s’avérant pas particulièrement intéressante car elle permettra aux noirs d’égaliser ils peuvent se développer en jouant 4.Fc4 ou transposer sur un gambit par 4.c3.

Le gambit du roi : 1.e4 e5 2.f4

L’idée des blancs est d’accélérer leur développement en donnant le pion f. Cependant la prise est plutôt intéressante pour les noirs car ils pourront aisément protéger leur pion et ont une belle sortie de dame potentielle en h4 pour les coups à venir si les blancs ne font pas attention. Les noirs ont aussi le choix de décliner le gambit au profit d’un affaiblissement plus considérable de la position blanche comme 2….d5 ou 2….fc5.

Le gambit danois : 1.e4 e5 2.d4 exd4 3.c3 dxc3 4.Cxc3

Comme tous les gambits l’idée du danois est d’accélérer le développement par le sacrifice d’un pion. En l’occurrence les échanges ont ici permis l’ouverture (ou plus précisément la semi-ouverture) de deux colonnes dans le camp blanc, c et d. Beaucoup de perspectives s’offrent aux deux fous et à la dame blanche. De plus un cavalier est déjà sur l’échiquier. Aucun coup passif n’est autorisé aux blancs qui perdraient leur avance et laisseraient aux noirs le temps se développer à leur tour.


2- 1.e4 e6 (française)

Ouverture française : 1.e4 e6 2.d4 d5

Les noirs, d’abord par e6, ensuite par d5 veulent casser le centre des blancs, qui auront à se méfier de ne pas se faire un pion isolé suite à des prises successives (les noirs ont très souvent l’idée de jouer c5). Quatre choix s’offrent aux blancs pour jouer une française :

  • 3.exd5 : la position devient symétrique, le restera un bon moment car cette prise est plutôt passive pour les blancs qui avaient l’initiative.
  • 3.e5 : la poussée du pion annihile temporairement les menaces mais permet de figer la structure de pions centraux. Si rien n’est fait pour casser cette structure des blancs, ils auront de l’espace pour attaquer sur l’aile roi des noirs.
  • 3.Cc3 : le développement du cavalier permet à la fois la protection du pion e4 et le développement d’une pièce (voir variantes : Winaver 3….Fb4 ; Steinitz 3….Cf6 ; Rubinstein 3….dxe4)
  • 3.Cd2 : variante Tarrasch, elle permet de jouer le pion c et d’éviter le clouage du cavalier par le fou de cases noires noir, mais coupe la trajectoire du propre fou de cases noires des blancs

Essayez ces quelques coups sur l’échiquier pour apprécier les différentes positions, qui donneront à votre partie des teneurs bien différentes.


3- 1.e4 c5 (sicilienne)

Ouverture sicilienne : 1.e4 c5

Les noirs choisissent leur pion c pour contrôler la case d4, évitant de jouer leurs propres pions d et e, mais empêchant un bon développement de leurs pièces. Les blancs ont intérêt à jouer d4 pour se développer correctement, passé le gambit Morra (2.d4 cxd4 3.c3 dxc3 4.Cxc3) assez brutal, il reste :

– 2.c3 (variante Alapine, pas très jouée, pas très dangereuse)

– 2. Cf3 (variante principale, dite ouverte)

Après la sortie de cavalier plusieurs choix s’offrent aux noirs, qui pourront choisir de jouer soit :

– 2….e6 (variante Paulsen, Szen ou Pin)

– 2….d6 (variante Scheveningen, Dragon, Classique, Najdorf)

– 2….Cc6 (variante La Bourdonnais, Lasker-Pélikan, Kalasnikov)

Dans ces trois cas et sur chacune de ces variantes les coups joués systématiquement sont les suivants 3.d4 cxd4 4.Cxd4 mais chacune de ces lignes s’étudie avec beaucoup d’attention et sera très aigue. Les blancs auront souvent beaucoup d’attaque mais tout comme les noirs ils devront être prudents car une erreur de positionnement pourra être très vite fatale.


4- 1.e4 c6 (Caro-Kann)

Ouverture Caro-Kann : 1.e4 c6 2.d4 d5

Tout comme dans la française, les noirs préparent la poussée du pion d5 pour casser le centre des blancs mais cette fois en utilisant le pion de la colonne c. Ce coup, qui ne permet pas un développement rapide offrira pourtant par la suite aux noirs la possibilité de jouer leur fou de cases blanches (leur mauvais fou), chose qui n’était pas permise dans la française tant que les blancs n’échangeaient pas les pions centraux.

Trois variantes pour les blancs :

  • 3.e5 (variante d’avance)
  • 3.exd5 (variante d’échange)
  • 3.Cc3 (variante classique)

Les différentes lignes peuvent aboutir sur des résultats très différents (structures de pions), des parties plutôt ouvertes (variante d’échange ou variante classique) ou plutôt fermées (variante d’avance). Le principal atout des noirs sera d’avoir conservé leur pion e sur la ligne 7 afin de le jouer après la sortie de leur fou de cases blanches quand l’atout des blancs est d’avoir dégagé leurs pions centraux et par là sortir leurs pièces aisément (deux fous, cavaliers).


5- Autres après 1.e4

La défense Alekhine : 1.e4 Cf6 2.e5 Cd5 3.d4 d6 4.c4 Cb6

Cette ouverture est assez atypique pour plusieurs raisons, les noirs sont amenés à jouer leur cavalier plusieurs fois sans développer d’autres pièces quand les blancs occupent largement le centre en ne jouant que leurs pions. Les deux camps ont en réalité chacun un plan bien défini. Celui des blancs est d’enfoncer le centre noir, en gardant des pions soutenus pour ne jamais se retrouvés isolés. Celui des noirs sera de laisser les blancs se briser les dents sur sa défense en retrait, le cavalier arrivé en b6 étant difficilement délogeable.

La défense scandinave : 1.e4 d5 2.exd5 Dxd5

Les noirs choisissent à dessein une sortie de dame prématurée, ayant supprimé le pion e, volontairement vulnérable de manière à déstructurer la position des blancs tout en se développant. Il s’avère que cette dame noire va souvent revenir à sa case d8 au fil des parties. Une suite de coups classique est la suivante : 2.Cc3 Da5 3.d4 (développement des noirs et contrôle du centre) Cf6 4.Fd2 c6 etc…

La défense Russe / Petrov : 1. e4 e5 2. Cf3 Cf6

Les noirs choisissent une défense consistant à échanger les pions de la colonne e, acceptant de perdre le leur et prenant celui de l’adversaire. Plusieurs variations sont possibles. Les blancs, qui aimeraient bénéficier de l’ouverture de cette colonne pour mettre des pressions sur le roi adverse ne peuvent pas le faire si rapidement.

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